Les All Blacks sont très sereins à quelques jours du quart de finale contre des Français qu'ils semblent redouter très modérément. Il faut dire qu'ils n'ont pas perdu contre eux depuis novembre 2000...
On leur parlerait des Roumains, ce serait pareil. Ou quasiment. Les Bleus ? Les Blacks n'en ont pas peur. Mais alors pas du tout. A trois jours de leur quart de finale contre la France, ils affichent une sérénité déconcertante. Bien sûr, ils vous disent que "ce sera un match très difficile" (Keith Robinson, 2e ligne), qu'"étant donné que la Coupe du monde est en France, les Bleus seront encore plus passionnés et investis que d'habitude" (Keven Mealamu, talonneur remplaçant) ou encore que les Français "ont de bons joueurs mais n'ont pas joué comme ils l'auraient souhaité lors du premier match", que "depuis ils jouent mieux", qu'ils "sont toujours très physiques" et que les Néo-Zélandais les "respectent beaucoup" (Richie McCaw, 3e ligne et capitaine).
Mais ça, c'est la version officielle, le politiquement correct, ce qu'on sert à la presse. Et quand on lit entre les lignes, la confiance transpire de ces propos. Les All Blacks font preuve d'une assurance hallucinante à l'aube de ce match éliminatoire d'une Coupe du monde dont ils sont les grandissimes favoris. Quand on demande à Sitiveni Sivivatu ce qu'il pense de ses alter-ego français, il répond d'une voix timide qu'il "respecte tous [s] es adversaires" comme s'il parlait des ailiers du Portugal. Eloquent, sans être arrogant pour autant. Et quand Keith Robinson explique nonchalamment qu'il n'aura "aucun problème" à faire face à Sébastien Chabal - qui avait cassé la mâchoire de son coéquipier en deuxième ligne Ali Williams en juin -, ça laisse pantois.
Bien sûr, les All Blacks se méfient des Français. Ils sont bien trop malins pour les prendre de haut. Ils se souviennent trop bien de la demi-finale de 1999 : "Nous en avons un peu parlé mais nous ne regardons pas vers le passé", explique le futur Toulonnais Anton Oliver, qui était présent sur la pelouse de Twickenham. Les Français n'ont pas joué à leur niveau pour le moment. Contre l'Argentine, ils ont été étouffés par la pression et ont déjoué. Mais c'est du passé. Ils peuvent exprimer leur potentiel contre n'importe quelle équipe." Au final, cette demi-finale ne pèse rien sur les épaules néo-zélandaises : "Les équipes étaient différentes et le jeu a évolué depuis" , rappelle Richie McCaw, qui se souvient simplement avoir été "très déçu, comme tous les Néo-Zélandais" en regardant ce match chez lui, devant sa télévision.
Non, les Blacks n'ont pas peur. Et au-delà de l'avantage psychologique fourni par leur bonne entame de Coupe du monde (80 points inscrits en moyenne en matchs de poule) ou la défaite historique infligée aux Bleus lors de leur dernière rencontre à Wellington (61-10), ils s'appuient sur le cadeau que leur ont offert les Français eux-mêmes : un quart de finale sur terrain neutre, à Cardiff : "Je pense que jouer ici nous rend les choses plus faciles, concède Mealamu. Cela doit être étrange pour eux de jouer un match de phases finales ailleurs qu'en France..." Ils en rigoleraient presque...
1 commentaire:
Tout le monde se rend compte que la danse AKA est faite pour déstabiliser l'adversaire:
Je propose d'essayer de déstabiliser la NZ de la façon suivante: Pendant toute la durée de cette danse, les joueurs français faces à leurs adversaires APPLAUDISSENT. Entre l'effet de surprise et le comportement des français cela peut provoquer chez les blacks un effet non négligeable.
De plus notre comportement n'aura rien d'irrespectueux.
Bon courage à tous.
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